sable.
Les feuilles sont chargÃes d’eau brillante. Des ruisseaux â¡ travers les sentiers
entraÃnent la terre et les feuilles mortes. La pluie, goutte â¡ goutte, fait des trous dans ma chanson.
Oh! que je suis triste et seule ici! Les plus jeunes ne me regardent pas; les plus âgÃs m’ont oubliÃe. C’est bien. Ils apprendront mes vers, et les enfants de leurs enfants.
Voilâ¡ ce que ni MyrtalÃ, ni ThaÃs, ni GlykÃra ne se diront, le jour oË leurs belles joues seront creuses. Ceux qui aimeront aprÃs moi chanteront mes strophes ensemble.
155 — LA MORT Vâ¦RITABLE
Aphrodita! dÃesse impitoyable, tu as voulu que sur moi aussi la jeunesse heureuse aux beaux cheveux s’ÃvanouÃt en quelques jours. Que ne suis-je morte tout â¡ fait!
Je me suis regardÃe dans mon miroir: je n’ai plus ni sourire ni larmes. â doux visage qu’aimait Mnasidika, je ne puis croire que tu fus le mien!
Se peut-il que tout soit fini? Je n’ai pas encore vÃcu cinq fois huit annÃes, il me semble que je suis nÃe d’hier, et dÃjâ¡ voici qu’il faut dire: On ne m’aimera plus.
Toute ma chevelure coupÃe, je l’ai tordue dans ma ceinture et je te l’offre, Kypris Ãternelle! Je ne cesserai pas de t’adorer. Ceci est le dernier vers de la pieuse
Bilitis.
LE TOMBEAU DE BILITIS
156 — PREMIERE â¦PITAPHE
Dans le pays oË les sources naissent de la mer, et oË le lit des fleuves est fait de feuilles de roches, moi, Bilitis, je suis nÃe.
Ma mÃre Ãtait PhoÃnikienne; mon pÃre Damophylos, HellÃne. Ma mÃre m’a appris les chants de Byblos, tristes comme la
premiÃre aube.
J’ai adorà l’Astartà ⡠Kypre. J’ai connu Psappha â¡ Lesbos. J’ai chantà comment j’aimais. Si j’ai bien vÃcu, Passant, dis-le â¡ ta fille.
Et ne sacrifie pas pour moi la chÃvre noire; mais, en libation douce, presse sa mamelle sur ma tombe.
157 — SECONDE â¦PITAPHE
Sur les rives sombres du MÃlas, â¡ Tamassos de Pamphylie, moi, fille de Damophylos, Bilitis, je suis nÃe. Je repose loin de ma patrie, tu le vois.
Toute enfant, j’ai appris les amours de l’AdÃn et de l’AstartÃ, les mystÃres de la Syrie sainte, et la mort et le retour vers Celle-aux-paupiÃres-arrondies.
Si j’ai Ãtà courtisane, quoi de blâmable? N’Ãtait-ce pas mon devoir de femme?
â¦tranger, la MÃre-de-toutes-choses nous guide. La mÃconnaÃtre n’est pas prudent.
En gratitude â¡ toi qui t’es arrÃtÃ, je te souhaite ce destin: Puisses-tu Ãtre aimÃ, ne pas aimer. Adieu. Souviens-toi dans ta vieillesse, que tu as vu mon tombeau.
158 — DERNI»RE â¦PITAPHE
Sous les feuilles noires des lauriers, sous les fleurs amoureuses des roses, c’est ici que je suis couchÃe, moi qui sus tresser le vers au vers, et faire fleurir le baiser.
J’ai grandi sur la terre des nymphes; j’ai vÃcu dans l’Ãle des amies; je suis morte dans l’Ãle de Kypris. C’est pourquoi mon nom est illustre et ma stÃle frottÃe d’huile.
Ne me pleure pas, toi qui t’arrÃtes: on m’a fait de belles funÃrailles, les pleureuses se sont arrachà les joues, on a couchà dans ma tombe mes miroirs et mes colliers.
Et maintenant, sur les pâles prairies d’asphodÃles, je me promÃme, ombre
impalpable, et le souvenir de ma vie terrestre est la joie de ma vie souterraine.
BIBLIOGRAPHIE
I. — BILITIS’ SAEMMTLICHE LIEDER zum ersten Male herausgegeben und mit einem Woerterbuche versehen, von G. Heim — Leipzig. 1894.
II. — LES CHANSONS DE BILITIS, traduites du grec pour la premiÃre fois par P. L. (Pierre LouËs). — Paris. 1895.
III. — SIX CHANSONS DE BILITIS, traduites en vers par Mme Jean Bertheroy. — _Revue pour les jeunes filles_. Paris. Armand Colin. 1896.
IV. — VINGT-SIX CHANSONS DE BILITIS, traduites en allemand par Richard Dehmel.– _Die Gesellschaft_, Leipzig. 1896.
V. — VINGT CHANSONS DE BILITIS, traduites en allemand par le Dr Paul Goldmann. — Frankfurter Zeitung. 1896.
VI. — LES CHANSONS DE BILITIS, par le professeur von Willamovitz-Moellendorf. — Goettingsche Gelehrte. — Goettinge. 1896.
VII, — HUIT CHANSONS DE BILITIS, traduites en tchÃque par Alexandre Backovsky. — Prague. 1897.
VIII. — QUATRE CHANSONS DE BILITIS, traduites en suÃdois par Gustav Uddgren. — Nordisk Revy. — Stockholm. 1897.
IX. — TROIS CHANSONS DE BILITIS, mises en musique par Claude Debussy. — Paris. Fromont. 1898, etc.
TABLE
VIE DE BILITIS
I — BUCOLIQUES EN PAMPHYLIE
1 — L’ARBRE
2 — CHANT PASTORAL
3 — PAROLES MATERNELLES
4 — LES PIEDS NUS
5 — LE VIEILLARD ET LES NYMPHES
6 — CHANSON
7 — LE PASSANT
8 — LE Râ¦VEIL
9 — LA PLUIE
10 — LES FLEURS
11 — IMPATIENCE
12 — LES COMPARAISONS
13 — LA RIVI»RE DE LA FOR T
14 — PHITTA MELIAÅ
15 — LA BAGUE SYMBOLIQUE
16 — LES DANSES AU CLAIR DE LUNE
17 — LES PETITS ENFANTS
18 — LES CONTES
19 — L’AMIE MARIâ¦E
20 — LES CONFIDENCES
21 — LA LUNE AUX YEUX BLEUS
22 — Râ¦FLEXIONS (non traduite)
23 — CHANSON (Ombre du bois)
24 — LYKAS
25 — L’OFFRANDE ¿ LA Dâ¦ESSE
26 — L’AMIE COMPLAISANTE
27 — PRI»RE ¿ PERSâ¦PHONÂ
28 — LA PARTIE D’OSSELETS
29 — LA QUENOUILLE
30 — LA FLâ¬TE DE PAN
31 — LA CHEVELURE
32 — LA COUPE
33 — ROSES DANS LA NUIT
34 — LES REMORDS
35 — LE SOMMEIL INTERROMPU
36 — AUX LAVEUSES
37 — CHANSON
38 — BILITIS
39 — LA PETITE MAISON
40 — LA JOIE (non traduite)
41 — LA LETTRE PERDUE
42 — CHANSON
43 — LE SERMENT
44 — LA NUIT
45 — BERCEUSE
46 — LE TOMBEAU DES NAÅADES
II — â¦Lâ¦GIES ¿ MYTIL»NE
47 — AU VAISSEAU
48 — PSAPPHA
49 — LA DANSE DE GLOTTIS ET DE KYS⦠50 — LES CONSEILS
51 — L’INCERTITUDE
52 — LA RENCONTRE
53 — LA PETITE APHRODIT DE TERRE CUITE 54 — LE Dâ¦SIR
55 — LES NOCES
56 — LE LIT (non traduite)
57 — LE PASS⦠QUI SURVIT
58 — LA Mâ¦TAMORPHOSE
59 — LE TOMBEAU SANS NOM
60 — LES TROIS BEAUTâ¦S DE MNASIDIKA 61 — L’ANTRE DES NYMPHES
62 — LES SEINS DE MNASIDIKA
63 — LA CONTEMPLATION (non traduite) 64 — LA POUPâ¦E
65 — TENDRESSES
66 — JEUX
67 — â¦PISODE (non traduite)
68 — Pâ¦NOMBRE
69 — LA DORMEUSE
70 — LE BAISER
71 — LES SOINS JALOUX
72 — L’â¦TREINTE â¦PERDUE
73 — REPRISE (non traduite)
74 — LE COEUR
75 — PAROLES DANS LA NUIT
76 — L’ABSENCE
77 — L’AMOUR
78 — LA PURIFICATION
79 — LA BERCEUSE DE MNASIDIKA
80 — PROMENADE AU BORD DE LA MER
81 — L’OBJET
82 — SOIR PR»S DU FEU
83 — PRI»RES
84 — LES YEUX
85 — LES FARDS
86 — LE SILENCE DE MNASIDIKA
87 — SC»NE
88 — ATTENTE
89 — LA SOLITUDE
90 — LETTRE
91 — LA TENTATIVE
92 — L’EFFORT
93 — MYRRHINÂ (non traduite)
94 — ¿ GYRINNâ
95 — LE DERNIER ESSAI
96 — LE SOUVENIR Dâ¦CHIRANT
97 — ¿ LA POUPâ¦E DE CIRE
98 — CHANT FUN»BRE
III — â¦PIGRAMMES DANS L’ILE DE CHYPRE
99 — HYMNE ¿ ASTARTâ¦
100 — HYMNE ¿ LA NUIT
101 — LES Mâ¦NADES
102 — LA MER DE KYPRIS
103 — LES PR TRESSES DE L’ASTART⦠104 — LES MYST»RES
105 — LES COURTISANES â¦GYPTIENNES 106 — JE CHANTE MA CHAIR ET MA VIE
107 — LES PARFUMS
108 — CONVERSATION
109 — LA ROBE Dâ¦CHIRâ¦E
110 — LES BIJOUX
111 — L’INDIFFâ¦RENT
112 — L’EAU PURE DU BASSIN
113 — LA F TE NOCTURNE (non traduite) 114 — VOLUPTâ¦
115 — L’HâTELLERIE
116 — LA DOMESTICITâ¦
117 — LE TRIOMPHE DE BILITIS
118 — ¿ SES SEINS
119 — LIBERT⦠(non traduite)
120 — MYDZOURIS
121 — LE BAIN
122 — AU DIEU DE BOIS
123 — LA DANSEUSE AUX CROTALES
124 — LA JOUEUSE DE FLâ¬TE
125 — LA CEINTURE CHAUDE
126 — ¿ UN MARI HEUREUX
127 — ¿ UN â¦GARâ¦
128 — THâ¦RAPEUTIQUE
129 — LA COMMANDE
130 — LA FIGURE DE PASIPHAÃ
131 — LA JONGLEUSE
132 — LA DANSE DES FLEURS
133 — LA DANSE DE SATYRA (non traduite) 134 — MYDZOURIS COURONNâ¦E (non traduite) 135 — LA VIOLENCE
136 — CHANSON
137 — CONSEILS ¿ UN AMANT
138 — LES AMIES ¿ DÅNER
139 — LE TOMBEAU D’UNE JEUNE COURTISANE 140 — LA PETITE MARCHANDE DE ROSES
141 — LA DISPUTE
142 — Mâ¦LANCOLIE
143 — LA PETITE PHANION
144 — INDICATIONS
145 — LE MARCHAND DE FEMMES
146 — L’â¦TRANGER
147 — PHYLLIS (non traduite)
148 — LE SOUVENIR DE MNASIDIKA
149 — LA JEUNE M»RE
150 — L’INCONNU
151 — LA DUPERIE
152 — LE DERNIER AMANT
153 — LA COLOMBE
154 — LA PLUIE AU MATIN
155 — LA MORT Vâ¦RITABLE
LE TOMBEAU DE BILITIS
156 — PREMI»RE â¦PITAPHE
157 — SECONDE â¦PITAPHE
158 — DERNI»RE â¦PITAPHE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE